V-Rally. Voilà une série qui a
marqué bien des esprits durant l' ère PlayStation. Pourtant pas exempt
de défauts, les deux premiers opus, avec leur style plus mi-arcade/mi-
simulation ont su s'imposer auprès d'un grand nombre de joueurs.
Aujourd'hui, Eden Studios nous propose de découvrir le troisième épisode
de la série sur PS2. Ce nouveau jeu de rally va-t-il dépolluer la PS2
de toutes les daubes du genre parues jusqu'ici ?
Moins
complet que les précédents opus
Pour cette troisième
mouture, Eden Studios propose un jeu au contenu moins complet qu'un
certain V-Rally 2 (Eden a jugé préférable de favoriser la qualité à
la quantité ce qui n'est pas plus mal). Ainsi, les modes Arcade,
mutlijoueurs en écran splitté, éditeur de circuits et autres ont tout
simplement disparu ! On retrouve donc le mode carrière (sur lequel on va
revenir), un mode contre la montre, un mode challenge avec possibilité de
jouer en multijoueurs dans les
deux derniers modes cités (pas en écran splitté cependant, les joueurs
jouent successivement)
Et les modes de jeux
n'ont pas été les seuls à être revu à la baisse. Ainsi, les spéciales
ont également considérablement diminuées en nombre (de 70 pour V-Rally
2 on passe à seulement 24 sans les "reverse") tout comme les
pays visités (de 12 pour V-Rally 2 à seulement 6 ici !) . Heureusement,
le nombre de voitures ( 20 + 4 bonus) et d'écuries (13 au total) relève
un petit peu l'ensemble. En vain car, malgré tout, on se dit très vite
qu'avec si peu de contenu et de variété, le jeu risque de lasser très
vite et de proposer une durée de vie bien faiblarde comparée à son
ancien ! Mais le mode carrière vient, heureusement, gommer un peu cette
première impression.
Le
mode carrière
En effet, ce fameux mode
carrière constitue le coeur du jeu. Original, novateur et relativement
complet, il vous captivera pour un petit bout de temps. Tout commence par
la création de votre pilote. Choix du nom, du prénom, de la nationalité,
du profil, tout y passe. Ensuite, c'est parti pour la grande aventure !
Vous débarquez dans votre bureau (qui sert d'interface entre les différents
rally) et pouvez consulter divers e-mails sur votre PC.
Dans ces e-mails, des propositions faites par quelques écuries
(MG, Volkswagen et Citroën au départ). Vous pouvez alors décider de
passer les tests imposés par ces quelques écuries (le nombre d'essais
pour les réussir varient en fonction des écuries) et, en cas de réussite,
vous pourrez signer un joli
contrat qui vous propulsera au sein de la team (pour une durée d'un an
voir plus) et, par la même occasion, au volant d'une voiture de catégorie
1,6 litre.
Commence alors la saison
qui comporte quatre rally. Durant cette saison, vous devez remplir un
objectif (finir 11, 13, en fonction de l' écurie dont il est question).
Si vous les remplissez, de nouvelles offres vous seront proposées et vous
aurez peut-être même la possibilité de monter dans la catégorie supérieure,
en 2.0 litres. Petit point important : en fonction de vos performances,
quatre paramètres se modifieront (fiabilité, budget, moral et
performances) et auront des répercussions sur la suite des événements
(les futures saisons en clair). Par exemple, si vous ne remplissez pas
votre objectif, le moral de vos mécanos en prendra un coup et la mécanique
sera plus fragile. Vous risquez donc d'avoir beaucoup plus de problèmes
durant les spéciales et vos résultats seront en baisses constantes.
L'avenir de votre écurie repose donc sur une seule et unique personne :
vous ! Autant le dire : le mode carrière est un véritable bijou qui
propose de nombreuses innovations dans le genre. Un mode prenant et
passionnant.
Une
conduite dans la lignée des deux premiers volets
Maintenant
que nous avons parlé des modes de jeux (enfin, du mode de jeu le plus
important), abordons un aspect très important du jeu : la conduite. Vous
vous souvenez sûrement de la conduite de V-Rally 2. Parfait compromis
entre arcade et simulation, elle devait plaire à tous bien que de
nombreux joueurs fans de Colin ont boudé ce même V-rally 2 à cause de
sa conduite jugée trop "arcade". Et bien, on peut dire que la
conduite de V-rally 3 est pratiquement similaire à celle du second opus
sur PS One. Et ça ne fait pas que sourire car, qui dit conduite à la
V-Rally 2 dit également voitures qui pivotent sur un axe et, en effet,
dans ce troisième opus, les voitures donnent toujours cette impression de
pivoter sur un axe central ! Le plus étrange, c'est que cette sensation dérangeante
ne se fait presque pas sentir en vue intérieure, capot ou cockpit. Ces
dernières vues offrent d'ailleurs les meilleures sensations de conduite
et de vitesse.
On
retrouve également d'autre désagréments comme dans V-Rally 2. Il y a
par exemple le changement de revêtement qui est à peine perceptible (on
ne voit pour ainsi dire pas de différences entre du gravier et de la
boue) ou encore la gestion des collisions assez mal foutue (il arrive, une
fois de plus, d'être bloqué net par un tout petit élément, d'assister
à des crash surréalistes,etc). Je trouve également que la sensation de
vitesse (en vue extérieure seulement) est quasi inexistante et que la la
conduite est, comme toujours dans V-Rally, trop sensible.
Mais
à côté des travers de conduite de V-Rally 2 que l'on retrouve dans ce
troisième épisodes, il y a également les bons points. Parmis ceux-ci,
on trouve les modèles physiques qui sont très réalistes, ainsi qu'une
très bonne gestion des transferts de masse et autres pertes et reprises
d'adhérence et, pour finir, une gestion des dégâts et des salissures réaliste
bien que pas encore assez poussée à mon goût. Le tout est saupoudré
d'une prise en main ultra rapide pour une conduite qui est, un fois de
plus, le parfait compromis entre arcade et simu. Ni trop arcade, ni trop
simu (du WRC en mieux pour résumer). Un bon mélange qui risque cependant
de laisser sceptiques les grands fans de Colin McRae et sa conduite
ultra-réaliste. On ne peut en tout cas dire qu'une chose : la jouabilité
de ce nouveau V-Rally est au top bien qu'elle ne tienne pas une seconde la
route (excusez pour le mauvais jeu de mots) face à celle d'un certain
Colin McRae Rally.
Réalisation
de haute volée
Là où V-Rally 3 se démarque
vraiment de ses concurrents comme WRC, c'est au niveau de sa réalisation
(et de son fameux mode carrière aussi, je vous l'accorde). Graphiquement,
le jeu est une petite perle. Les voitures, composées de quelques 13000
polygones chacune, sont très bien modélisées et également très détaillées
(mention spéciale pour la vue cockpit excellemment modélisée). Et que
dire des décors ? Sublimes ! Tout paraît si réel, si organique. Chaque
portion de spéciale est un véritable bonheur pour les yeux tellement les
environnements variés que l'on traverse sont admirablement modélisés,
crédibles, riches, vivants,etc. Vous devriez vois les nombreux animaux
qui passent devant vous à toute allure, le train qui suit sont paisible
chemin, la cascade qui s'écoule tranquillement,etc. Le tout servit par
quelques effets graphiques. On passera l'éponge sur les cinémtiques
vraiment ridicules!
En tout cas, c'est
certain : V-Rally 3 est une perle graphique malgré un léger
scintillement. Chapeau bat à l'équipe d' Eden qui a bossé deux ans
environ sur ce jeu. Mais, ce qui fait plaisir, c'est que le reste de la réalisation
est à la hauteur des graphismes.
Ainsi, la bande-son est excellente. Bruitages des caisses très réalistes,
nombreux effets sonores,... J'ose à peine vous parler du co-pilote qui
n'hésite pas à vous réprimander ou encore à vous encourager. Bref, que
du bonheur !
Quelques
défauts
Une fois de plus, le
nouvel épisode V-Rally d'Eden Studios n'est pas exempt de défauts. Tout
d'abord, il y a les quelques désagréments de la conduite cités plus
haut. Ensuite, si le jeu est d'une beauté extraordinaire et que la
distance d'affichage est convenable, il faut signaler que le clipping est
omniprésent. Ce n'est pas extrêmement grave mais ça casse un peu
l'ambiance, ça diminue un peu l'esthétisme du jeu et surtout, c'est
quelque-chose que l'on souhaite ne plus trop voir dans les productions
actuelles (Gran Turismo est, par exemple, presque exempt de clipping. Il y
a également cette image qui semble être "décalée", on a
quelques fois l'impression qu'une partie de l'image est désynchronisée
par rapport au reste.
Autre défaut : une
animation qui, si elle est d'assez bonne facture, connaît par moment
quelques petites baisses de régimes. La durée de vie, malgré un mode
carrière passionnant n'est pas exceptionnelle. Pour finir la difficulté
particulièrement relevée à partir du championnat en 2.0 litres. Ceci
dit, certains perdront patience et prendront celle-ci comme un défaut,
d'autres l'apprécieront et la verront comme un atout ! Mais il vaut quand
même mieux le savoir avant un achat potentiel.
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