Un
nouveau monde, de nouveaux personnages...
C'est une
tradition: chaque nouveau Final Fantasy offre un univers ainsi que des
personnages inédits. Pour ce dixième opus, Square nous plonge dans le
vaste et original monde de Spira. C'est sur ce territoire vierge que vous allez
suivre les péripéties de Tidus, un jeune joueur de Blitzball (un sport
qui ressemble assez bien à du water-polo mais sous l'eau). Juste avant
d'arriver sur le menu principale accompagnée d'une musique d'un très bon
effet, une cinématique qui
laisse voir un paysage ravagé ainsi qu'un petit groupe de personnages
assis autour d'un feu se joue sous nos yeux déjà ébahis. Viens ensuite
le fameux menu principal via lequel .on lance la partie.
L'aventure
commence et elle commence même plutôt mal. En effet, la ville
flamboyante de Tidus, "Zanarkland", est attaquée par un
énorme monstre , "Sin". Il détruit tout sur son passage et,
notre pauvre Tidus, allié à Auron (un mystérieux personnage), tente de
repousser les créatures que Sin envoie sur la ville. Tout à coup, il est
absorbé dans une sorte de vortex et il se retrouve projeté mille ans
dans le futur, dans Spira, un monde où la technologie a été bannie par
les dieux. Le plus étrange est que Zanarkland semble y avoir existé il y
a mille ans avant d'avoir été
détruite. Quoi qu'il en soit, c'est dans ce nouveau monde vierge que
commence une grande et passionnante aventure (qui est en fait un
flash-back, Tidus racontant ce qui s'est passé, ce qu'il a vécu et
commentant en voix off, avec du recul, certains événements clés) au
cours de laquelle vous allez rencontrer de nombreux personnages
secondaires: Wakka le joueur de blitzball, Lulu la magicienne, Kimahri (le
fidèle gardien de Yuna), ainsi que le jolie Yuna, une Invokateur
dont le pèlerinage et la volonté de détruire Sin constitueront la trame
principale du scénario. Un scénario
qui, comme dans chaque Final Fantasy, est d'un très bon niveau, alternant
tragédie, humour, bravoure etc... pour un mélange qui, au final, prend
bien. C'est simple: une fois lancé, on a tout le temps envie de
progresser encore et encore pour découvrir la suite des péripéties de
nos deux héros principaux, Tidus et Yuna. Une suite que vous découvrirez
au fil du jeu...
Une
nouvelle dimension…
Et
oui, parmis les nombreuses nouveautés de ce nouvel opus sur lesquelles
nous reviendrons dans la suite de ce test, la plus grande est sans doute
le passage à la 3D temps réel. PS2 oblige, c'est donc dans un monde tout
en 3D que vous allez évoluer. A ce sujet, sachez que la carte du monde a
désormais disparu, les connections avec les différentes zones se faisant
désormais via de longs passage de marches à travers les champs, les
montagnes, etc..(le tout s'enchaînant de manière très cohérente). D'un
côté, c'est un petit peu dommage car le jeu devient beaucoup plus linéaire
! Ceci dit, l'aéronef, qui est disponible après un bon paquet d'heures,
permet de se déplacer "librement" dans Spira. Et puis, ne
soyons pas mauvais joueurs car le passage à la 3D est un véritable plus
pour la série. Le jeu est désormais beaucoup plus immersif et un véritable
sentiment de fraîcheur s'installe rapidement.
...pour
des graphismes enchanteurs
Évidemment,
cette 3D ne serait rien si elle n'était pas maîtrisé par les graphistes
de Square. Mais, de ce côté là, pas de problème ! Comme à chaque
fois, le jeu est un véritable régale pour les yeux. L'équipe qui a
travaillé sur ce dixième opus n'est autre que la team qui nous avait
proposé le huitième volet de la saga. Point de vue design (des
personnages notamment), ça se voit immédiatement ! En effet, Tidus
ressemble assez bien à son ami Squall de FF8, Yuna à Liona... Toujours
dans le domaine du design des personnages, on remarquera également leur
look souvent étrange qui prête même parfois à sourire mais qui, au
final, est plutôt bien foutu et s'accorde avec le reste. Outre des
personnages variés, Square a également su proposer des décors d'une très
grande variété et surtout d'une immense richesse. En effet, chaque
nouvelle portion du jeu est un véritable vent de fraîcheur d'un point de
vue décor (on se balade dans des forêts verdoyantes de toute beauté
puis dans des montagnes sombres...). Des décors qui sont d'ailleurs très
vivants avec de nombreuses animations (les arbres et des fleurs qui
bougent au gré du vent), des éclairages dynamiques..
Graphiquement,
même si le jeu date un peu (1 an quand même depuis sa sortie au Japon),
on a affaire à du grand Square. La modélisation des personnages
(principaux) est d'excellente facture. Cependant, on peut déplorer la modélisation
souvent approximative des personnages secondaires qui peuplent Spira. De
leur côté, les vastes décors sont, eux aussi, modélisés avec grand
soin et regorgent de détails et de petites animations en tous genre.
Bref, un vrai régal pour les yeux grâce à une richesse incroyable et
une palette de couleurs généralement chatoyantes. Ce régal pour les
yeux se confirme d'ailleurs avec les nombreuses cut-scènes en 3D temps réel
qui sont souvent de grande qualité et superbement mises en scène. Et que
dire des cinématiques si ce n' est qu' elles sont littéralement ÉPOUSTOUFLANTES
! C' est le seul mot qui résume bien leur qualité. Et je vous passe les
effets graphiques sublimes lors des combats ou encore les expressions
faciales qui, bien que primaires, sont fidèlement retranscrites. Tout
serait presque parfait si l' aliasing n'était pas de la partie. Bien que
discret, on le perçoit quand même bien sur les personnages qui, du coup,
manque un peu de finesse. C'est dommage car le jeu perd quand même
beaucoup en esthétisme. Mais, en dépit de cela, les graphismes colorés
et envoûtants se révèlent, une fois encore, d'un excellent niveau bien
qu'un brin dépassé à la vue de ce qui se fait maintenant, le jeu est en
effet moins impressionnant graphiquement que lorsqu'il est sorti au Japon.
(note de darkzore: J' ai constaté lors des cinématiques 3D temps
réel que les personnages subissait un léger tremblement de la tête et
de leur bras).
Une
réalistation made in Square
Outre
les graphismes, le jeu est également très soigné dans bien d'autres
domaines. Ainsi, la bande-son est une fois de plus magistrale ! Les
musiques, composées par Nobuo Uematsu (pour la première fois accompagné
de deux acolytes), sont envoûtantes et constituent, comme dans chaque FF
là aussi, un véritable régal pour les oreilles cette fois. De leur côté,
les bruitages ne sont pas en reste. D'un point de vue animation, pas grand
chose à redire si ce n'est des personnages qui ont des mouvements parfois
un peu brusques ou raides. Ce qui casse un peu le réalisme pendant les
cinématiques du jeu en 3D temps réel. Ceci dit, les ralentissements sont
presque inexistants ce qui est un bon point (mais le jeu, qui tourne en 50
hz, est considérablement ralenti par rapport à la version du Soleil
Levant).
A
mi-chemin entre jeu et film...
Impossible
de ne pas aborder dans ce test la fabuleuse mise en scène de ce jeu! Que
ce soit lors des cinématiques ou lors des cuts scènes 3D, la mise en scène
est digne d'un film et l'ensemble se révèle assez impressionnant. Les
jeux de caméras sont souvent convaincants et soutiennent bien l'action.
Alors c'est bien beau tout ça mais certains vont sans doute reprocher le
trop grand nombre de cuts scènes (parfois très très longues) qui
ralentissent quelques fois l'action et qui donnent parfois l'impression d'être
plus spectateur que joueur. Car il faut le dire : Final Fantasy X, comme
l'avait fait au moment de sa sortie Shadow Of Mémories de Konami ou
encore Metal Gear Solid 2, tend à se rapprocher de plus en plus du cinéma
avec un jeu qui compte énormément de cinématiques visant à mettre en
scène le scénario. Personnellement, je trouve que c'est un bon point et
que l'on joue de toute façon plus que ce que l'on regarde mais il est
certain que ce dixième opus qui prend une orientation à mi-chemin entre
le film
et le jeu risque de déplaire à certains. Ceci dit, il serait
vraiment dommage de bouder ce jeu sous prétexte qu'il comporte trop de
cinématiques. En résumé, s'il est vrai que certaines cinématiques sont
réellement trop longues et ennuyantes, la grande majorité d'entre elles,
grâce à leur bonne mise en scène, apportent un côté cinématographique
très intéressant au jeu et permettent de mettre en avant le scénario du
jeu.
Des
nouveautés ?
Oui
! Ce nouvel épisode présente effectivement quelques nouveautés de
taille. Outre l'apparition de la 3D, nous avons également droit, pour la
première fois dans l'histoire de la série, à des dialogues qui sont
parlés ! Elle est pas belle la vie ? Évidemment, ne vous attendez pas à
ce que tous les dialogues soient parlés. En effet, seuls les dialogues
des cinématiques et cut-scènes présentent des voix (donc, si vous
parlez à un personnage dans une ville, vous aurez seulement droit aux
petits textes à lire comme dans les précédents Final). Les doublages
(qui sont restés en Anglais), sont, globalement, très réussis. Les voix
des différents personnages s'accordent assez bien avec leur personnalité
et les intonations sont assez bonnes bien que parfois exagérées.
Bien entendu, vous vous en doutez, l'apparition des voix renforce elle
aussi l'immersion dans le jeu et le côté cinématographique du titre.
Autre
nouveauté : le Sphérier. Désormais,
les points d'expérience ont
été remplacés par les PC (points de compétence) ainsi que des sphères.
En remportant des PC, vous pourrez hausser votre niveau. Un niveau vous permettra
de vous déplacer d'une case sur le Sphérier (2 niveaux de deux cases et
ansi de suite). Le Sphérier, c'est un immense plateau sur lequel se
trouve des cases. Ces cases correspondent à des compétences que vous
pouvez développer à condition de placer une sphère dessus pour les
activer. Le problème c'est que, pour activer une case avec sa sphère, le
personnage doit se trouver à côté de celle-ci ! D'où la nécessité de
se déplacer sur le Sphérier grâce aux niveaux gagnés lors des combats.
Vous pourrez également faire se croiser vos persos sur celui-ci. Ce
nouveau système est vraiment excellent car il permet vraiment de développer
chacun des personnages comme bon nous semble!
La
dernière grosse nouveauté se situe au niveau des combats. S'ils se déroulent
toujours au tour par tour, ils apportent cependant une véritable nouveauté:
il est désormais possible de changer durant un combat de persos. Ainsi,
vous pouvez commencer le combat avec Tidus, Yuna et Wakka puis, au cours
de celui-ci, remplacer Tidus par Auron, Wakka par Lulu... Ca n'a l'air de
rien mais ça apporte un aspect tactique tout juste fabuleux ! C'est
simple: les combats sont deux fois plus passionnants qu'avant. Notez également
que chaque monstre a son point faible et qu'il vous faudra essayer, pour
chacun, le perso qui peut en venir le plus facilement à bout afin de
faciliter vos victoires.
Les
points qui fâchent
!
Mais,
au vue de tant de qualités, Final Fantasy X ne serait-il pas LE jeu
parfait ? Et bien non car il comporte quelques défauts ! Tout d'abord, on
peut reprocher à ce dixième opus sa grande linéarité. Ceci dit, c'est
plus un reproche qu'un défaut. Par contre, un défaut énorme est sans
doute cette version 50 Hz que Square nous propose. En effet, alors que la
version japonnaise était en 60 Hz, nous, pauvres européens, nous
retrouvons avec une version 50 Hz. Le résultat ? Deux grosses bandes
noires qui écrasent les personnages et qui ralentissent considérablement
l'animation. Square affirme que l'option 50 hz n'aurait pas pu être réalisable
pour la simple et bonne raison que la place du DVD était insuffisante
pour insérer les cinématiques dans les deux versions (50 et 60hz). Et
alors? Pourquoi ne pas avoir proposer le jeu sous deux CD ? Qu'on ne
vienne pas dire que c'était impossible puisque le jeu propose deux CD, le
second étant un DVD bonus au contenu austère qui aurait très bien pu
abrité les cinématiques en version 60 Hz. C'est quand même consternant
de voir que l'on a attendu plus d'un an et que l'on a en plus de ça droit
à la version la plus "mauvaise" techniquement. Sur ce point, on
ne peut que critiquer l'attitude de Square en espérant que les prochains
Final proposeront l'option 60hz. Enfin, sur ce, passons à un dernier
petit défaut mineur: la synchonisation labiale qui se révèle souvent
approximative. En effet, le mouvement des lèvres ne collent pas toujours
avec les paroles prononcées. A cela s'ajoute l'aliasing et des animations
parfois un peu bruques ainsi que quelques légers bugs d'affichage. Mais
bon, là, je chipotte.
Long
mais facile
Pour
finir, sachez que ce Final Fantasy est bizarrement nettement plus facile
que les précédents. Square viserait-il un public plus large ? C'est bien
possible. Pour tout dire, sur toute l'aventure, je n'ai vu que quatre fois
l'écran Game Over alors que, dans les précédents opus, je le voyais
quand même un peu plus souvent. Et puis, enfin, côté durée de vie, le
jeu assure avec une aventure longue de 40/50 heures. Mais tout est
relatif. Elle dépend de votre niveau!.De même que si vous vous acharnez
à tout découvrir, la durée de vie sera sensiblement différente (ndlr:
plus de 100 heures de jeu pour tout découvrir et réaliser toutes les
quêtes annexes).
Le
blitzball
Chaque
Final (depuis maintenant quelques épisodes) propose des mini-jeux. Cette
fois, c'est au blitzball que nous avons droit. Le blitzball, c'est une
sorte de water-polo sous l'eau. Les règles sont assez complexes car le
jeu marche avec toutes sortes de paramètres (hp, ps, at..) pour pouvoir
marquer, faire des passes. Si l'idée se veut séduisante, en action, ça
l'est beaucoup moins. En effet, les matchs sont souvent confus et on
s'ennuie très rapidement. Heureusement, il y a d'autres mini-jeux avec
notemment les fameux chocobos. (ndlr: un dossier complet sur le
blitzball vous sera proposé prochainement)
coaster